La Russie a pris une bonne résolution pour 2010 : moins boire. L'Etat l'a officiellement concrétisée en instaurant, à partir du 1er janvier, un prix minimal fixe à 89 roubles (2 euros) pour le demi-litre de vodka. Mais le tarif n'est pas vraiment dissuasif. Ce n'est pas le consommateur excessif qui semble être immédiatement visé, mais plutôt le producteur d'alcool illicite, celui qui ne paie pas d'impôts. Faisons le calcul : 19 roubles de coût de production minimale, 50 roubles de TVA, 20 roubles de majoration à la vente et la bouteille de 0,5 litre à moins de 89 roubles se retrouve forcément hors-la-loi. Admettons dès lors qu'il s'agisse de rendre au tsar ce qui est au tsar et que les enjeux de cette première mesure ne soient pas purement humanistes. Elle n'en représente pas moins la pointe d'un glaçon autrement plus imposant : le gouvernement russe vient en effet d'adopter un programme complexe et exhaustif pour «la réduction de l'abus d'alcool et la prévention de l'alcoolisme au sein de la population de la Fédération de Russie à l'horizon 2020».
On le sait la vodka est une spécialité nationale mais aussi un fléau. L’Agence fédérale Rosspoterbnadzor, qui veille aux droits et au bien-être des consommateurs, a ainsi recensé 2 millions d’alcooliques en Russie, alors que 100 000 décès par an sont liés, d’une manière ou d’une autre, à l’alcool. L’objectif du plan fédéral est de faire chuter la consommation de 15 % d’ici à 2012 et 55 % d’ici à 2020. La santé e