Une dernière fois, Oskar Lafontaine s’est livré samedi avec gourmandise au crépitement des flashs des photographes. Le très charismatique chef de die Linke est atteint d’un cancer et a annoncé ce week-end, à 66 ans, sa retraite anticipée. Pour le parti, cette annonce tombe au plus mauvais moment. Le choix d’une nouvelle direction bicéphale se fera en mai, à Rostock, en même temps que d’importantes élections régionales dans l’ouest du pays. Aucune figure charismatique ne se dessine véritablement pour prendre la relève.
Napoléon. Le départ du chef était pourtant prévisible. En octobre 2009, Lafontaine avait renoncé au poste de chef du groupe Die Linke au Bundestag, alors que son parti venait de remporter un succès historique en raflant 11,9% des suffrages aux législatives. En novembre, le «Napoléon de la Sarre» (surnom peu flatteur qu'il doit à ses origines modestes, à sa petite taille et à l'ampleur de ses ambitions) fait part de sa maladie et disparaît de la scène politique, ouvrant la voie à une sourde guerre de succession.
C'est en effet une alliance presque contre nature qu'avaient conclue Lafontaine et son coéquipier est-allemand, l'avocat à la réputation de collaborateur de la Stasi, Gregor Gysi, en donnant naissance à Die Linke en juin 2007. Le parti néocommuniste est-allemand PDS fusionne alors avec les Ouest-Allemands de la Wasg, déçus de la sociale-démocratie. Le succès est aussi rapide qu'inespéré. En deux ans et demi, Die Linke bouscule le parti soc