Les Etats-Unis font profil bas. Et multiplient les opérations de relations publiques avec les Nations unies et les pays ou les ONG qui ont contesté leur mode opératoire. La France couine sur la gestion de l'aéroport et du port, dévolue aux Américains et pour le moins chaotique ? Voilà les ambassadeurs américain, Kenneth Merten, et français, Didier Le Bret, ensemble, à grand renfort de poignées de mains, pour afficher la «solidarité sans faille entre les deux pays». Le Brésil, premier contributeur en hommes du contingent des 7 000 casques bleus de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), grince à l'annonce par Washington d'un contingent de 16 000 hommes à Port-au-Prince. Et revoilà, deux jours plus tard, à Cité Soleil, les deux nations en train de faire distribution commune de rations. «La coordination marche bien, on fait le maximum», vante dans un français impeccable Kenneth Merten.
Couacs. Ken Keen, le général en charge des forces américaines, illustre cette volonté de ne pas trop en faire, de ne pas trop s'exposer. Il pèse ses mots, joue la carte de la compassion, avoue des couacs. Il parle d'un séisme «aux proportions épiques», de «besoins énormes». «On doit faire mieux, martèle-t-il. Chaque jour est meilleur que la veille. Demain sera mieux qu'aujourd'hui.» Le refoulement d'avions humanitaires au profit de petits Cessna privés américains ? «Faux, on ne privilégie personne,