La passe est rude pour Barack Obama. Elle est très rude pour ce visionnaire qui espère jeter les bases d’une refondation, faire de l’Amérique un pays fidèle à ses mythes, équitable, à l’intérieur, et porteur, à l’extérieur, de justice et de liberté. Elle est si rude que cet idéaliste vient de rappeler à ses côtés son directeur de campagne, admettant, par là, que gouverner ce n’est pas seulement compter sur le bon sens et l’intelligence des hommes mais mener bataille, jour après jour, comme on arrache des voix.
Revers après revers, la passe est tellement rude qu'on enterre ce président aussi vite que l'«obamania» s'était développée, bien trop vite mais les faits sont là. Dernier coup en date, la Cour suprême vient de juger contraire à la Constitution le plafonnement des contributions électorales des entreprises. Cela signifie qu'elles pourront financer jusqu'à plus soif des candidats, républicains ou démocrates, qui les paieront de retour en défendant leurs intérêts contre l'intérêt commun. L'argent sera plus influent que jamais au Congrès. Toutes les grandes réformes envisagées par Barack Obama en seront compliquées et, parallèlement, son projet d'extension de la couverture médicale est menacé car, en perdant le siège rendu vacant par la mort de Ted Kennedy, les démocrates ont perdu la majorité qualifiée qui leur permettait d'empêcher les Républicains de bloquer les débats du Sénat. Ce projet était la priorité intérieure de Barack Obama et, dans le même temps, la résolution