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Portrait

Comment passer du 10 Downing Street au discrédit

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Irak, conférences et conseils grassement rémunérés, inefficacité à la tête du quartet sur le Proche-Orient : l’image de l’ex-Premier ministre s’est ternie.
publié le 30 janvier 2010 à 0h00

Comment faire pour passer du statut de «winner», de bête à gagner politique (trois élections quand même : 1997, 2001 et 2005) et de héros du renouveau moderniste de la gauche européenne, à celui de chef de guerre, de caniche (de l’ancien président américain George W. Bush), de menteur et, pour certains, de criminel de guerre, sans oublier d’homme d’affaires avisé ? Tony Blair l’a fait et l’effondrement de son image est rapide.

Presque trois ans après avoir quitté le 10 Downing Street à reculons, en juin 2007, l’ancien Premier ministre, créateur du New Labour, cette gauche champagne à qui tout semblait sourire, promène trois semaines sur quatre autour du monde son teint désormais constamment bronzé. L’annonce de sa nomination comme représentant du quartet (Etats-Unis, Union européenne, Russie et Nations unies) pour le Proche-Orient, au moment même où il prononçait son discours de démission, avait laissé supposer que Tony Blair entendait poursuivre sa mission de faiseur de paix, après le succès de la signature de l’accord de paix en Irlande du Nord. Sauf que, un peu plus de deux ans plus tard, l’efficacité de ses bons offices au Moyen-Orient reste encore à démontrer.

Fortune. En revanche, sa capacité à accumuler une fortune considérable en peu de temps n'est plus à prouver. En deux ans et demi, il aurait, selon les estimations, gagné plus de 14 millions de livres (16 millions d'euros). Deux millions de livres par an pour conseiller la banque d'investissement amé