A l'entrée dans la salle d'audience des représentants de l'Etat et du gouvernement Berlusconi, ils se sont levés et ont spectaculairement quitté les lieux, abandonnant symboliquement une copie de la Constitution italienne sur leurs sièges. A l'occasion de l'ouverture de l'année judiciaire samedi, l'affrontement entre les juges et l'exécutif italien a franchi un nouveau seuil. Un peu partout dans le pays, à l'appel notamment de l'association nationale des magistrats (ANM), les professionnels de la justice ont ainsi durement contesté la réforme dite du «procès abrégé» présentée par le gouvernement (et déjà votée par le Sénat), et qui devrait, selon eux, «détruire» la justice.
Echéance. Le texte prévoit de raccourcir la durée des procès en fixant une échéance pour arriver à un verdict, quitte à annuler des dizaines de milliers de procédures en cours. De toute évidence, la mesure constitue une nouvelle tentative pour tirer Berlusconi des griffes de la justice. Le chef du gouvernement est actuellement en procès dans deux affaires remontant aux années 90.
A peine revenu au pouvoir en 2008, le président du Conseil avait fait adopter une loi lui accordant une immunité pénale durant toute la législature. Mais en octobre, la Cour constitutionnelle a abrogé le texte estimant qu’il ne garantissait pas l’égalité des citoyens. D’où l’idée dans la majorité de concocter un nouveau projet de loi visant, cette fois, à accélérer la prescription des procès de Silvio Berl