Les réactions de la République populaire de Chine aux ventes d'armes américaines à Taiwan sont habituellement musclées ; mais la menace (lire ci-dessous) d'imposer des sanctions à l'encontre d'entreprises américaines va, cette fois, bien au-delà de ce qui était attendu. Ce coup-de-poing sur la table ne fait que confirmer le coming out d'une Chine perçue comme de plus en plus arrogante, triomphaliste et orgueilleuse. «Depuis l'an dernier, le comportement de la Chine a changé. Des personnalités nationalistes et des partisans d'une ligne relativement dure du pouvoir paraissent avoir marginalisé ceux qui ont des instincts plus libéraux et internationalistes», écrit dans une récente analyse Charles Grant, le directeur du Centre pour la réforme européenne (CER), un think tank basé à Londres relevant que «ce changement conduit les gouvernements et les institutions européennes à revoir leurs stratégies vis-à-vis de la Chine».
En Europe comme aux Etats-Unis, la troisième économie du monde serait vue, au mieux comme une énigme inquiétante, au pire comme un danger potentiel. «Pour la première fois depuis la chute de l'Union soviétique, la planète doit à nouveau composer avec une grande puissance antidémocratique mais le monde n'en a pas encore pleinement conscience», estime la sinologue Marie Holzman.
Censure.«La Chine est de plus en plus répressive en 2009», constate Grant. Le philosophe chinois Liu Xiaobo a été condamné à onze ans de