Menu
Libération

Moscou nomme un Monsieur Caucase russe

Article réservé aux abonnés
publié le 1er février 2010 à 0h00

En nommant un «super-préfet» aux commandes du Caucase du Nord, le Kremlin semble avoir pris conscience qu'il est urgent de changer de stratégie dans cette région qui s'enfonce de plus en plus dans la violence. Il est devenu nécessaire d'en «élaborer» une, a reconnu Vladimir Poutine, qui a plus mis l'accent sur la reconstruction économique que sur l'emploi de la force, le choix qu'il avait privilégié jusqu'à présent. Samedi dernier, le Premier ministre russe est venu installer lui-même dans ses fonctions Alexandre Khloponine, jusqu'ici gouverneur de la région de Krasnoïarsk en Sibérie - ce nouveau préfet dépendra à la fois du Président et du Premier ministre, puisqu'il aura le rang de vice-Premier ministre au sein du cabinet russe. Khloponine dirigera une nouvelle région administrative regroupant les six républiques à problème du Caucase du Nord (dont l'Ossétie du Nord, l'Ingouchie, la Tchétchénie et le Daguestan), jusque-là rattachées à la région sud de la Russie.

«Il nous faut remettre de l'ordre dans le pouvoir, à commencer par les organes locaux des structures fédérales qui alimentent en partie la corruption et discréditent ainsi l'Etat», a déclaré le Premier ministre Vladimir Poutine. Un constat sévère qui masque la responsabilité de Moscou. Dans cette région, qui est la plus pauvre de Russie, l'accès à la manne des subventions fédérales (177 milliards de roubles, soit plus de 4 milliards d'euros en 2009) est le moteur de la corruption et des guerres de