Deux ans jour pour jour après la disparition, et l'élimination probable de l'un des principaux chefs de l'opposition tchadienne par le régime d'Idriss Déby à N'djaména, des parlementaires français ont décidé de passer à l'offensive pour tenter de faire la lumière sur l'assassinat d'Ibni Oumar Mahamat Saleh.
Lors d'une conférence de presse organisée, mercredi, à l'Assemblée nationale à l'instigation d'Amnesty international et de l'ACAT (Action des chrétiens pour l'abolition de la torture), deux députés - l'UMP Françoise Hostalier (présidente du groupe d'amitié France-Tchad) et le socialiste Gaëtan Gorce - ainsi que le sénateur socialiste Jean-Pierre Sueur, ont évoqué la possible création d'une commission d'enquête parlementaire pour tenter de briser le silence autour d'une affaire aux relents de secret d'État. En cas de refus, ils envisagent de porter l'affaire de la justice.
Si la France est interpellée dans cette affaire, c'est que la disparition d'Ibni, un mathématicien formé à Orléans, s'est produite alors que Paris apportait un soutien déterminant, quoique discret, au président Déby alors assiégé dans son palais par des rebelles soutenus par le Soudan. En vertu d'un accord liant les deux pays, la France a fourni des renseignement et des munitions au pouvoir tchadien.
Enlèvement par des militaires
Sur place, ses soldats déployés dans le cadre du dispositif Épervier ont également sécurisé l'aéroport, permettant aux hélicoptères du régime, pilotés par des mercenaires, de porter des coups décisifs aux assai