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Libération

Contre les homos, le pape ressort ses souverains poncifs

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publié le 4 février 2010 à 0h00

Il ne manquait plus que le pape ! Gordon Brown, qui n'a pas hérité du légendaire flegme britannique, en a probablement encore fracassé sur les murs un ou deux téléphones portables. Comme si le témoignage affligeant de Tony Blair devant la commission sur l'Irak - «Des regrets ? Quels regrets ?» -, les attaques répétées des conservateurs, la croissance qui redémarre au ralenti et le Labour en berne dans les sondages à trois mois des élections ne suffisaient pas, voilà que le pape s'en mêle ! Franchement, pour un fils de révérend de l'Eglise anglicane, c'est un peu too much. Mais voilà, il semble que Benoît XVI ait décidé de s'assurer que sa visite officielle en septembre au Royaume-Uni sera animée. Il ne s'agira pourtant que de la seconde visite d'un pape (après Jean Paul II en 1982) depuis que Henri VIII a décidé de vouer les catholiques aux gémonies et pris en main le destin de l'Eglise au Royaume-Uni en 1534.

Dans un discours prononcé à Rome devant des évêques catholiques anglais et gallois, le pape a en effet critiqué l'«Equality bill», un projet de loi en cours d'adoption au Parlement britannique qui condamne toute discrimination à l'emploi, notamment en fonction des orientations sexuelles.«Votre pays est bien connu pour son engagement résolu en faveur de l'égalité des chances pour tous», a suavement déclaré Benoît XVI, avant d'ajouter que «cependant, certaines lois destinées à réaliser cet objectif imposent des restrictions injustes