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Libération
Analyse

Des pendaisons pour casser l’opposition iranienne

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Le régime veut empêcher la manifestation du 11 février.
publié le 4 février 2010 à 0h00

Les exécutions capitales. C'est l'arme brandie par le régime islamique pour essayer d'empêcher de nouvelles manifestations de l'opposition, annoncées pour le 11 février. Après la pendaison en catimini la semaine dernière de deux «émeutiers», dont l'un âgé de 19 ans, neuf autres pourraient bientôt subir le même sort.

Hier, le procureur général de Téhéran, Abbas Jafari Dolatabadi, a annoncé que la peine de mort contre ces neuf «contre-révolutionnaires», reconnus coupables d'être des mohareb («ennemis de Dieu»), n'avait pas encore été confirmée. Cette déclaration contredit le premier adjoint du chef de l'autorité judiciaire, Sayyed Ebrahim Raïssi, qui avait affirmé qu'ils seraient «exécutés prochainement».

Désarroi. Ce macabre suspense a une explication : le régime, qui teste actuellement les réactions en Iran, n'a pas encore décidé de la date des prochaines pendaisons, avant ou après les manifestations du 11 février. Déjà, les dossiers de cinq des onze condamnés à mort seraient irrémédiablement «bouclés» sans que l'on sache les noms des futures victimes. Les avocats, également, désespèrent. Sous les pressions, nombre d'entre eux ont renoncé à défendre les manifestants. «Il n'y aplus que six avocats qui défendent les prévenus, avec une quarantaine de dossiers chacun», indique Reza Moini, un chercheur iranien travaillant pour Reporters sans frontières. Et même ce dernier carré de défenseurs est en plein désarro