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Pékin et Berne se déchirent sur le sort de deux Ouïghours de Guantanamo

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La Chine s'oppose à la décision des autorités suisses d'accueillir, «à titre humanitaire», deux détenus ouïghours de Guantanamo. Pour Pékin, il s'agit de suspects terroristes.
Un détenu entouré de gardiens, le 17 janvier 2002 à Guantanamo (AFP Roberto Schmidt)
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publié le 4 février 2010 à 12h06
(mis à jour le 4 février 2010 à 12h10)

La décision de la Suisse d'accueillir deux détenus ouïghours de Guantanamo, réclamés par la Chine au nom de sa lutte contre le terrorisme, va «sûrement miner» les relations entre les deux pays, a averti jeudi Pékin.

La Suisse a annoncé mercredi avoir décidé de les accueillir «à titre humanitaire», défiant ainsi les pressions de Pékin qui souhaite le retour sur son territoire de ces membres de la communauté de langue turque et musulmane vivant dans le nord-ouest de la Chine.

«Ces suspects ouïghours étaient membres de l'organisation terroriste du Mouvement islamique du Turkestan oriental», a assuré Ma Zhaoxu, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, ajoutant que le groupe était défini comme tel par les Nations unies.

L'ambassadeur suisse à Pékin convoqué

«Tous les Etats membres devraient refuser d'accueillir ceux qui ont financé, projeté ou mené des activités terroristes, tous les pays ont l'obligation d'appliquer ces obligations internationales, la Suisse aussi», a-t-il dit.

Le porte-parole a précisé que la Chine avait fait «connaître son opposition lors de la réunion du premier groupe de travail sur un projet d'accord de libre-échange entre la Chine et la Suisse».

Un responsable de l'ambassade helvète à Pékin a expliqué que les «autorités chinoises ont pris note de la position suisse, ont fait part à l'ambassadeur de leur mécontentement et ont protesté contre la décision prise hier à Berne».

Tradition humanitaire

Dans un communiqué, le gouvernement suisse a souligné que la déc