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Libération
Reportage

«Pourquoi s’en prendre à notre colonie ?»

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A Ariel, l’une des plus grandes implantations israéliennes de Cisjordanie, les habitants ne comprennent pas l’utilité d’un moratoire sur les constructions, qui les dérange sans relancer le processus de paix.
publié le 5 février 2010 à 0h00

ARIEL, Cisjordanie, envoyée spéciale

Avi Benayoun montre d’un geste dépité le terrain où ses ouvriers s’apprêtaient à poser les fondations d’une quarantaine de logements, dans un quartier d’Ariel, une des plus grosses colonies israéliennes de Cisjordanie. Ses tracteurs et pelleteuses ont été confisqués par les inspecteurs chargés de faire respecter un gel de 10 mois des constructions dans le territoire palestinien.

« J'avais obtenu les permis de construire. Tous les appartements avaient été vendus sur plan. Je m'apprêtais à poser les fondations », se lamente l'entrepreneur. Et d'ajouter : « C'est absurde cette décision. Les gens m'appellent, ils sont complètement déboussolés: ils ont déjà commencé à rembourser leur prêt, ils doivent payer un loyer et ils ne savent pas quand ils pourront avoir leur appartement. »

Le maire d'Ariel estime que « des centaines d'habitants » sont directement affectés par le le moratoire des constructions en Cisjordanie annoncé en octobre dernier par le Premier ministre Benjamin Netanyahu. « Nous ne sommes pas opposés au gel pour des raisons politiques mais parce que ses conséquences humaines sont désastreuses. Auparavant, lorsque le gouvernement gelait les appels d'offres, cela touchait les promoteurs immobiliers. C'est la première fois que les mesures prises par le gouvernement affectent directement les habitants», explique Ron Nachman, maire d'Ariel depuis 1985, considéré comme un proche de Netanyahu.

Av