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Libération

Quand la France zappe une chaîne géorgienne

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télé . L’opérateur français Eutelsat a cessé la diffusion de Première Caucase. Trop indépendante du Kremlin ?
publié le 5 février 2010 à 0h00

En lançant de Tbilissi une chaîne de télévision destinée aux Caucasiens du nord, Ingouches, Tchétchènes, Ossètes et autres Daghestanais, la Géorgie croyait avoir lancé une pierre dans le jardin de Moscou, l'ennemi juré depuis le conflit qui les a opposés en 2008. Cette pierre lui revient aujourd'hui comme un boomerang. Dix jours après le début de sa diffusion par l'opérateur français Eutelsat, la chaîne a cessé d'être disponible. Eutelsat, selon la version de Tbilissi, a d'abord évoqué le contenu de la chaîne - ce que nie le porte-parole d'Eutelsat -, puis des problèmes techniques. Peu convaincus, les responsables de la télévision publique géorgienne, qui finance la station Première Caucase, ont débarqué en force à Paris pour dénoncer la main de Moscou. Selon l'avocat français de la chaîne, Me Henri d'Armagnac, «la chronologie des événements parle d'elle-même : le 14 janvier, la télévision géorgienne reçoit un contrat de diffusion sur le satellite W7. Le 15 janvier, Eutelsat signe un accord avec le russe Interspoutnik. Soudain, il n'y a plus de disponibilité sur W7 et on nous propose un autre satellite qui exige d'installer un matériel supplémentaire qui risque d'identifier les téléspectateurs». Eutelsat estime que la seconde proposition est adaptée et conteste qu'on puisse voir à l'œil nu l'orientation d'un satellite.

Première Caucase avait fait des efforts pour attirer un large public. Elle avait ainsi recruté Alla Doudaïeva, la femme de l’ancien préside