Plus de trois mois après avoir été annoncé, le gel des constructions israéliennes en Cisjordanie apparaît aujourd'hui comme une mesure de circonstance, aux effets limités, relevant plus de l'équilibrisme politique que d'une réelle détermination à relancer les négociations avec les Palestiniens (interrompues depuis un an). Si, dans certaines colonies, selon les informations publiées par le quotidien Haaretz, cette mesure a provoqué un ralentissement de la croissance de la population - inférieure à la moyenne israélienne dans la deuxième moitié de 2009 -, celle-ci ne concerne cependant qu'un tiers des implantations.
En fait, Israël n’a cédé qu’en apparence aux pressions américaines, n’ayant jamais réellement cessé de construire dans le territoire palestinien depuis l’annonce par le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, d’un moratoire de dix mois sur la construction de logements.
Feu vert. D'abord, les colons ont anticipé la mesure en se hâtant de poser les fondations de nombreux bâtiments qui ont ainsi pu échapper au gel - les logements en chantier et les édifices publics n'étant déjà pas concerné par la mesure ; à ce titre, le ministère de la Défense a récemment autorisé l'agrandissement de 35 établissements scolaires dans les colonies. Ensuite, parce qu'après l'entrée en vigueur du gel, les constructions ont continué dans certaines colonies, faute de contrôle suffisant. Le gouvernement israélien n'a par ailleurs rien fait pour dissiper les méfiances