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Libération

La Russie grande gagnante de la présidentielle ukrainienne

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L’Ukraine a tourné, hier, la page de la révolution orange. De quoi réjouir le Kremlin.
par Par Mathilde Goanec correspondante à Kiev
publié le 8 février 2010 à 0h00

C'est la fin d'une époque. Viktor Ianoukovitch, le grand vaincu de 2004 donné cette fois gagnant dans les sondages sortie des urnes (lire ci-dessous), l'a résumé en quelques mots lors de son dernier meeting sur la place Saint-Michel, vendredi, à Kiev : «Une majorité d'Ukrainiens a voté pour une nouvelle Ukraine. Cinq ans de pouvoir orange ont montré qu'on ne pouvait plus vivre comme ça.» A la tribune, l'homme aux allures de colosse s'est exprimé en russe, contrairement à la règle tacite qui veut que les officiels parlent en ukrainien.

Stalinisme. Quel que soit le gagnant effectif du second tour, le duo Medvedev-Poutine peut se frotter les mains : exit Viktor Iouchtchenko, le leader de la révolution orange et du rêve d'une Ukraine ancrée à l'Ouest, l'heure est à la reprise des relations cordiales entre les deux pays frères. Viktor Ianoukovitch s'est battu contre une Ioulia Timochenko tout aussi désireuse que lui de restaurer de bonnes relations avec le Kremlin. L'intérêt est bien sûr stratégique : il s'agit de reconquérir le cœur de ces Ukrainiens déçus de l'hostilité croissante entre les deux pays. «Nous avons tous un frère, une sœur, un membre de la famille en Russie, rappelait pendant la campagne Vladimir, à Dniepropetrovsk. Nous sommes liés par les liens du sang !»

Viktor Iouchtchenko, président sortant, outre son maigre bilan économique et social, a payé cher son opposition à la grande Russie. Elu avec 52% des suffrages en 2004,