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Libération

Pessimisme général sur la reconstruction

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Le processus nécessite une refondation politique d’Haïti.
publié le 8 février 2010 à 0h00

«Il ne s'agit pas de rebâtir ce qui a été détruit. Il s'agit de repenser un pays.» En milieu de semaine dernière, le Premier ministre haïtien, Jean-Max Bellerive, évoquait en ces termes la longue et difficile reconstruction d'Haïti. Un processus qui, au-delà de la réfection des habitats détruits par la secousse du 12 janvier, nécessite une refondation politique et économique du pays.

Le séisme, qui a fait plus de 200 000 morts et un million de sinistrés, est venu balayer les timides signes de reprise d'un Etat plongé il y a peu dans l'anarchie la plus totale. Misère extrême, corruption généralisée, trafic de drogue à grande échelle et gangs urbains hyperviolents… la «perle des Antilles» a été en proie à un inextricable chaos jusqu'en février 2004. L'envoi de près de 10 000 militaires et policiers de la Mission de paix de l'ONU pour la stabilisation en Haïti (Minustah), puis la réélection pour cinq ans de René Préval à la présidence en 2006 avaient contribué à stabiliser le pays. Quelques résultats économiques positifs se faisaient même sentir. Pourtant, déjà avant le tremblement de terre, l'Etat haïtien peinait à exercer son autorité en raison d'un cruel manque de moyens et peut-être de volonté pour, par exemple, prévenir l'exode rural qui a dramatiquement gonflé la population de Port-au-Prince.

La reconstruction d'Haïti prendra «au moins dix ans», a déclaré le Premier ministre canadien, Stephen Harper, lors de la conférence d'urgence sur l'aide qui