La baronne Ashton of Upholland n'a pas caché son immense étonnement lorsqu'elle a appris, le 19 novembre 2009, sa nomination à l'éminent poste de Haut Représentant de l'Union Européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité créé par le traité de Lisbonne. Alors commissaire européenne au Commerce, elle n'a pu bredouiller que quelques mots devant des médias tout aussi sidérés par l'annonce de sa promotion à la tête de la diplomatie de l'Union : «Je n'ai pas préparé de discours écrit», dit-elle, ajoutant qu'elle ne savait pas «quoi dire». On comprend la surprise de Catherine Ashton, 53 ans, qui n'avait pas brigué cet honneur.
Cette parfaite inconnue sur la scène européenne et internationale n'a dû sa promotion qu'au forfait de son compatriote David Milliband, chef de la diplomatie britannique ; à de subtiles manœuvres d'appareils, et à sa qualité de femme, puisqu'il fallait assurer au sommet de l'Union un semblant de parité (Libération du 1er décembre). Auditionnée par le Parlement européen en décembre, puis le 11 janvier, elle a confirmé qu'elle n'avait aucune idée de ce qu'elle allait faire de ce cadeau empoisonné que venaient de lui offrir les vingt-sept chefs d'Etat et de gouvernement, un cadeau doté d'un salaire de 260 000 euros par an (plus les allocations familiales, les indemnités de résidence, etc.).
Près de trois mois ont passé depuis sa nomination à la tête de la diplomatie européenne. Aujourd'hui, elle d