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interview

«L'Algérie continue à reprocher à la France des silences sur l'époque coloniale»

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Des députés algériens viennent de déposer une proposition de loi visant à «criminaliser» la colonisation française. L'historien Benjamin Stora constate que les contentieux mémoriels se sont aggravés entre les deux pays.
L'historien Benjamin Stora en 2003 (AFP PHOTO ERIC FEFERBERG)
publié le 10 février 2010 à 18h42
(mis à jour le 10 février 2010 à 18h43)

Comme un écho ironique. Il y a cinq ans, des parlementaires français votaient une loi vantant le «rôle positif» de la colonisation française, «notamment en Afrique du Nord» (une disposition finalement abrogée un an plus tard). Certains de leurs homologues algériens évoquent aujourd'hui les «crimes» de la période coloniale française.

Un groupe de 125 députés algériens, de différents partis, vient de déposer au Parlement une proposition de loi pour «criminaliser» le colonialisme français. «Nous envisageons de créer des tribunaux spéciaux pour juger les responsables de crimes coloniaux ou de les poursuivre devant les tribunaux internationaux», a expliqué un député FLN.

Une initiative vivement condamnée par plusieurs membres du gouvernement français. Eric Besson, le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, la «regrette», alors qu'Hubert Falco, le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants, la juge «particulièrement inquiétante», «incompréhensible» et «outrancière».

L'exécutif algérien ne s'est pas prononcé

Le député UMP Thierry Mariani a même demandé le report de la ratification d'une convention franco-algérienne, finalement adoptée dans un climat tendu mardi matin. Le patron des députés Nouveau centre, François Sauvadet, a demandé «une clarification de la part du gouvernement algérien sur cette initiative», qualifiée de «pas acceptable».

Finalement, c'est le ministre des Affaires étrangè