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DESINTOX

Algérie : Besson glisse dans un trou de mémoire

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Interrogé sur la proposition de loi de 125 députés algériens visant à juger les crimes Français de la guerre d 'indépendance, le ministre a répondu que «beaucoup avaient été traités juste après la guerre». Faux... sauf à considérer que l'amnistie est un «traitement».
(© AFP photo AFP)
publié le 11 février 2010 à 0h00

«Je crois qu’ils [les crimes commis par des Français enAlgérie, ndlr] ont été traités, pour beaucoup d’entre eux, juste après la guerre d’Algérie. Moi, mon sentiment, c’est qu’il faut dépasser.»

Eric Besson le 8 février sur BFMTV

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Les 125 députés algériens ayant déposé une proposition de loi visant à criminaliser la colonialisation française et à juger les auteurs de crimes de guerre (lire page 8) ont du bondir en entendant (s'ils ont entendu) la réaction d'Eric Besson. Interrogé le 8 février sur BFM TV, le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale a déploré l'initiative. A la question : «Si des crimes ont été commis par des Français en Algérie, faut-il punir ces crimes ?» Il a répondu : «Je crois qu'ils ont été traités, pour beaucoup d'entre eux, juste après la guerre d'Algérie. Moi, mon sentiment, c'est qu'il faut dépasser.»

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S'il est une chose que l'on peut affirmer, dans ce débat passionnel, c'est que, contrairement à ce que dit Besson, les faits de guerre que visent les députés n'ont pas été «traités». C'est même une des raisons qui rend le sujet difficile à «dépasser». S'il y a eu condamnations en France «juste après la guerre d'Algérie», c'est essentiellement de membres de l'OAS, dont certains ont été condamnés à mort et exécutés. Rapidement, toutefois, plusieurs lois (1964) ou grâces présidentielles ont amnistié les putschistes, jusqu'à leur ré