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Analyse

Anniversaire sous haute tension en Iran

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Alors que l’opposition entend profiter du 31e anniversaire de la Révolution pour manifester aujourd’hui, le pouvoir ne cache pas son intention d’en finir avec la contestation.
Des membres des forces de sécurité iraniennes lors d'une manifestation de l'opposition à Téhéran, le 27 décembre 2009. (Photo AFP)
publié le 11 février 2010 à 0h00

La bataille est annoncée et chaque camp s’y est préparé du mieux qu’il peut. Du côté du régime, les forces de l’ordre et les bassidji, les milices islamiques utilisées contre les manifestations, avaient déjà commencé hier à prendre position dans le centre de Téhéran, découpé en secteurs pour faciliter la répression. Du côté de l’opposition, même si la peur pèse beaucoup sur la détermination de ses partisans, la mobilisation battait aussi son plein par le bouche à oreille, les SMS, les mails, les tracts et même, pour la première fois, des lettres adressées par la poste.

Bataille. L'occasion de cet affrontement, que les observateurs estiment inévitable, est déjà en soi tout un symbole : le 31e anniversaire de la République islamique. Si le pouvoir entend prouver qu'il tient la rue, l'opposition, dont la stratégie est de profiter systématiquement des rassemblements officiels pour se faire entendre, est bien décidée à le défier sur ce même terrain. Pour remporter la bataille, le régime a tout misé sur sa capacité à faire peur. Venues de province et réputées plus brutales, des unités de bassidji ont commencé, elles aussi, à se déployer. Et surtout, ces derniers jours, les arrestations se sont multipliées. «Les policiers arrêtent tout le monde : les militants, les anciens prisonniers, les journalistes, les féministes, les membres d'une même famille… D'autres sont envoyés en "exil intérieur" dans des petites villes de province, où ils doivent se prése