Depuis plusieurs mois, j’observe avec attention ce qui se passe dans ton pays et j’ai épousé ta cause. En juin, j’ai ressenti une profonde émotion devant l’exemple d’un peuple qui s’est emparé de son destin, en se déplaçant massivement pour voter, puis en descendant dans la rue pour défendre le résultat des urnes. Plus tard, j’ai été impressionnée par la volonté et la ténacité des manifestants qui ont maintenu leurs protestations malgré les interdictions, les emprisonnements, les menaces de peine de mort.
Dans cette période décisive, malgré le danger et l’exécution de plusieurs opposants, ton peuple a continué à défendre ses droits avec dignité.
Il est à craindre qu’à l’occasion des fêtes de commémoration de la révolution de 1979, le pouvoir ne s’enferme dans son aveuglement actuel et n’hésite pas à durcir sa répression face aux manifestations populaires. Sache que nous serons nombreux à suivre attentivement la situation.
En quoi cela me concerne-t-il ? Je vis à plusieurs milliers de kilomètres de ton pays et j’ignore si j’aurais eu ton courage. Par ailleurs, je sais la prudence avec laquelle certains Iraniens peuvent considérer les déclarations de soutien venues de l’étranger.
Pourtant, comment ne pas réagir quand un gouvernement veut étouffer son peuple. Je sais que l’Iran a un autre visage. Celui d’une société où les femmes sont majoritaires à l’université, où la jeunesse est ouverte sur le monde extérieur grâce aux nouvelles technologies. Un pays où la question de la séparat