Ceux qui ont été témoins des manifestations du 27 décembre (jour d'Achoura) à Téhéran, parlent de vraies scènes de guerre urbaine entre plusieurs milliers de miliciens islamistes surarmés et des centaines de milliers de manifestants qui les affrontaient - à mains nues - avec une détermination surprenante. Avec plus de trente morts et plusieurs milliers de blessés, la répression fut sanglante, sans parler des quatre mille arrestations de manifestants de tous âges. Le soir d'Achoura, les hôpitaux de Téhéran étaient remplis de blessés, souvent touchés à la tête par des matraques, des barres de fer, des poings américains et même des sabres. Ces hôpitaux étaient encerclés par les gardiens de la révolution, prêts à arrêter des blessés dès leur sortie. Un journaliste (qui a été arrêté entre-temps) m'a raconté qu'il s'était réfugié dans une maison avec quelques dizaines de personnes ; la moitié des gens l'accompagnant souffraient de blessures à la tête. Depuis le début des manifestations, il y a huit mois, il est devenu habituel pour les habitants de Téhéran de laisser ouvertes les portes des maisons pour abriter les manifestants qui fuient les paramilitaires des bassidjis. Le 27 décembre, ces bassidjis ont mis le feu aux dizaines de maisons dont les habitants avaient osé agir ainsi. Le lendemain, les traces d'incendies étaient visibles sur de nombreuses façades de maisons dans les quartiers ouest de la ville. C'était la première fois que l'affrontement entre les d
TRIBUNE
Téhéran, 11 février 2010: tout va-t-il se jouer dans la rue ?
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par Shirin Maleki, Iranienne vivant en France
publié le 11 février 2010 à 0h00
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