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Libération

Un milliard de pétrodollars subtilisés par le pouvoir

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Ponctionnés dans les revenus de l’Etat, des fonds auraient été illégalement transférés aux réseaux amis d’Ahmadinejad en Iran et à l’étranger.
publié le 11 février 2010 à 0h00

Mahmoud Ahmadinejad a-t-il détourné un peu plus d’un milliard de dollars (770 millions d’euros) provenant des revenus pétroliers de l’Iran au profit de ses amis politiques à l’intérieur et à l’extérieur de l’Iran ? C’est l’accusation portée contre lui - à mots couverts, bien sûr - par l’ancien vice-gouverneur de la Banque centrale, Raze Raii. Cette somme d’argent considérable a en tout cas bel et bien disparu des caisses du Fonds de stabilisation pétrolier. La cour suprême des comptes iranienne a d’ailleurs présenté un rapport en ce sens devant le comité économique du Majlis, le Parlement, le 4 février 2009.

Limogeage. Ce n'est pas la première fois que le président iranien opère des ponctions dans les revenus pétroliers du pays, en contradiction flagrante avec ses promesses électorales de 2005. Il s'était alors engagé à faire profiter le petit peuple de la manne provenant de l'augmentation conséquente des prix du brut en 2006-2007, lorsqu'il avait promis de «mettre l'argent du pétrole sur la table des Iraniens». Le Majlis, qui compte un bon nombre de députés hostiles à Ahmadinejad, en particulier son président Ali Laridjani, s'en était d'ailleurs plusieurs fois inquiété, ce qui avait donné lieu à des débats particulièrement vifs.

Mais cette fois, l'affaire était plus grave. Elle a cependant été rapidement étouffée. Raze Raii, jugé compétent et honnête, a reconnu avoir été à l'origine de la fuite dans le but de sauver l'argent public. Il a perdu son po