Des écrivains de renom, des cinéastes engagés, des personnalités judiciaires (de l’ex-procureur de la Cour pénale internationale Carla del Ponte au juge chilien Juan Guzman), et même certains ministres du gouvernement Zapatero… Ils sont nombreux à gauche à se mobiliser au secours de Baltasar Garzón, icône de la justice sans frontières sur le point d’être suspendu de ses fonctions. Le plus célèbre magistrat espagnol, connu notamment pour avoir été à l’origine de l’arrestation de Pinochet en 1999 à Londres, est aujourd’hui sur le banc des accusés. Et le «juge star» risque bien d’être écarté de son poste à la tête du tribunal numéro 5 de l’Audience nationale, à Madrid, l’une des principales instances judiciaires du pays.
A l’initiative d’un juge du Tribunal suprême, Luciano Varela, soutenu par une majorité du CGPJ (l’équivalent du Conseil de la magistrature), Baltasar Garzón est accusé de «prévarication» - acte de mauvaise foi - dans deux affaires. Pour au moins l’une d’elles, affirme-t-on dans les milieux judiciaires, il devra s’expliquer dans un tribunal.
Banquier. Deux plaintes de Manos Limpias - Mains propres -, un syndicat judiciaire d'extrême droite, accusent le juge d'avoir archivé un dossier judiciaire en 2008 contre le puissant banquier Emilio Botin, patron de la banque Santander. Or, quelques mois plus tôt, en «année sabbatique», Garzón avait donné des cours à l'université de New York, grassement rétribués (environ 300 000 euros) par le même banquier. L