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Libération
Analyse

Le Liban à nouveau au centre de la tourmente régionale

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Les menaces israéliennes visant le Hezbollah et la Syrie inquiètent le gouvernement de Saad Hariri.
publié le 13 février 2010 à 0h00

Depuis quelques jours, Israël ne cesse de multiplier les mises en garde belliqueuses visant le Hezbollah, le Liban et la Syrie. Le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, s'est en effet inquiété de l'afflux d'armes en faveur de la milice chiite libanaise, principalement depuis la Syrie. Il a cherché aussi à mettre la pression sur le gouvernement libanais en le rendant coresponsable, puisque le Hezbollah fait partie du gouvernement d'union nationale à Beyrouth. Dans la foulée, le ministre de la Défense, Ehud Barak, a évoqué une «guerre totale» avec la Syrie, et l'ultranationaliste Avigdor Lieberman, aux Affaires étrangères, a menacé le président syrien Bachar al-Assad de «perdre le pouvoir» s'il déclenche une guerre.

Cela faisait longtemps que l’éventualité d’un nouveau conflit à la frontière nord d’Israël n’avait pas été évoquée de manière aussi directe et brutale. Tout le monde sait que, depuis la guerre de l’été 2006, Israël et le Hezbollah se préparent à un nouveau round en l’absence d’un vainqueur clair. Israël ne cache pas, non plus, que le Hezbollah est une menace directe et immédiate à sa frontière, avec sa capacité à tirer des milliers de roquettes vers les grandes villes israéliennes, Tel-Aviv compris. Mais cette joute verbale doit aussi s’analyser dans un contexte régional élargi. Le Hezbollah est le bras armé de l’Iran au Proche-Orient et Damas reste un allié stratégique de Téhéran. Dans l’impossibilité actuelle de frapper préventivement l’Iran afi