Les affiches, représentant la caricature grotesque d'une femme, une corne géante au milieu du front, sont placardées le long des grands axes de Tel-Aviv et Jérusalem. Cible de la campagne : Naomi Hazan, directrice du New Israel Fund (NIF), une association philanthropique, qui finance de nombreuses ONG israéliennes. Ce qu'il lui est reproché ? Soutenir des organisations accusées de «collaboration avec l'ennemi» pour avoir fourni des éléments à la commission d'enquête de l'ONU du juge Goldstone sur l'offensive israélienne de l'an dernier à Gaza.
L'opération Plomb durci n'a pas seulement terni l'image de l'Etat hébreu à l'étranger. Ses répercussions se font aussi sentir en Israël, où un climat, que certains qualifient de «maccarthyste», s'est installé. L'indifférence de l'opinion israélienne face aux destructions et aux victimes palestiniennes à Gaza a laissé les coudées franches à une virulente campagne de l'extrême droite, soutenue par les autorités et certains médias, contre les ONG israéliennes. Ces dernières, traditionnellement très actives, réclament une commission d'enquête indépendante sur la conduite de l'armée israélienne à Gaza, comme le recommandent les Nations unies. Certaines d'entre elles, comme B'Tselem et Rompre le silence, ont fourni des témoignages à l'enquête du juge Goldstone, accusant Israël et le Hamas de crimes de guerre.
Signe des temps : le Shin Bet (services de sécurité intérieure) a convoqué certains adhérents des organisations, accus