En annonçant vendredi la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (CEI), sous prétexte de fraude, le président ivoirien, Laurent Gbagbo, a repoussé à une date indéterminée le scrutin présidentiel attendu depuis cinq ans. Une décision qualifiée de «coup d'Etat» par l'opposition.
Pourquoi une telle décision ?
Début janvier, le camp présidentiel a accusé la CEI de vouloir inscrire en catimini 429 000 personnes sur la liste électorale qui en comporte plus de cinq millions. Selon les partisans de Gbagbo, cette manœuvre visait à renforcer les chances de l'opposition lors du futur scrutin. Tout en réfutant ces accusations, la commission a reconnu un «dysfonctionnement». Les choses auraient pu en rester là, mais le camp présidentiel en a décidé autrement. Pour certains observateurs, cette suspicion masquerait son angoisse : les communautés acquises à l'opposition se sont massivement inscrites au cours des derniers mois, contrairement aux populations considérées comme favorables au chef de l'Etat. Ces derniers jours, de nombreux incidents ont éclaté en province, où les partisans du Président ont déposé des recours auprès des tribunaux pour obtenir la radiation d'électeurs qui, selon eux, ont usurpé la nationalité ivoirienne.
Existe-t-il un risque de guerre civile ?
Accusant Gbagbo d'avoir commis un «coup d'Etat», et dénonçant l'instauration d'une «dictature», l'opposition, emmenée par le «nordiste» Alassane Ouattara et l'ex-président Henri Konan Bédié, dit ne plus reconnaître l'autorité du