La spéculation sur la dette publique est la nouvelle manifestation de l’hystérie des marchés financiers. En persévérant, pour les «rassurer», à imposer un retour aux politiques d’austérité, la Commission européenne commet une grave erreur qui se soldera par la convergence des pays européens vers un état stationnaire durable, source de chômage et d’anomie sociale.
Au contraire, il faut, d’une part, préserver le modèle social européen qui s’est révélé être un formidable amortisseur de crise. Il faut, d’autre part, maintenir les mesures de soutien dans chaque Etat membre. Cela suppose, à tout le moins, d’en rester à l’esprit de la révision du pacte de stabilité de 2005, permettant de dépasser les critères de Maastricht en cas de récession.
Se pose alors la question du financement de la dette des pays subissant la spéculation des marchés. En théorie, trois moyens sont envisageables. Les chefs d’Etat et de gouvernement pourraient en premier lieu s’entendre pour mutualiser la dette souveraine des pays en difficulté.
Compte tenu des contraintes budgétaires qu’ils se sont imposées, une deuxième solution, de plus grande envergure, consisterait à émettre des Eurobonds, c’est-à-dire de recourir à l’emprunt européen. Les ressources collectées seraient alors affectées au budget communautaire qui les répartirait selon les nécessités des Etats membres dans le cadre d’une coordination des politiques budgétaires. Cette solution fédéraliste, pour l’heure écartée dans les textes européens, a le m