Menu
Libération
Décryptage

Le bulldozer de l’Otan et les fourmis talibanes

Article réservé aux abonnés
L’offensive dans la province afghane du Helmand devrait se solder par une victoire - les insurgés esquivant les combats - au détriment des autres zones de guerre.
Des Marines américaines lors d'une patrouille dans le nord-est de Marjah, le 14 février 2010 (AFP Patrick Baz)
publié le 16 février 2010 à 0h00

Avec 15 000 hommes engagés, l'offensive Mushtarak («ensemble»), lancée contre le district de Marjah, dans la province du Helmand, apparaît en terme d'effectifs comme la plus importante opération lancée par les forces occidentales et afghanes en huit ans de guerre contre les talibans. Hier soir, au troisième jour de l'opération, la zone de Marjah était «presque totalement» sous contrôle des troupes de la coalition, selon un porte-parole afghan. A ce jour, neuf civils afghans ont été tués, plusieurs soldats de l'Otan et un nombre indéterminé d'insurgés.

Pourquoi cette offensive contre le Helmand, région très largement désertique ?

Marjah, au centre de la province du Helmand, est à la fois un bastion taliban et le cœur du grenier à pavot du sud de l’Afghanistan, comme le montrent bien les immenses champs qui entourent ce bourg. L’opération vise à contrôler la vallée centrale, peuplée d’environ 100 000 personnes. Ce qui lui donne aussi de l’importance est sa proximité du Pakistan et de l’Iran. Jusqu’à présent, les précédentes offensives lancées par l’armée britannique, de 2006 à 2009, n’avaient pas été couronnées de succès, D’où l’actuelle opération, les forces de l’Otan ne voulant pas rester sur un échec ou semi-échec. Cette fois, la nouvelle opération est encore plus massive que les précédentes. Le Helmand est aussi une province où les talibans sont particulièrement bien implantés, combatifs et motivés, ce qui en fait la province la plus dangereuse du p