Le Mossad pourrait bien avoir négligé un de ses principes fondateurs: la discrétion. Le service secret israélien, soupçonné d'avoir assassiné en janvier à Dubaï un cadre de la branche armée du Hamas, est au cœur d'une vive polémique. Il aurait en effet usurpé l'identité de citoyens britanniques pour couvrir ses agents.
L'affaire remonte au 20 janvier dernier. Un commando de onze personnes - 10 hommes et une femme, qui se font passer pour des touristes - élimine Mahmoud al-Mabhouh, 50 ans, dans sa chambre d'hôtel à Dubaï. Au total, le commando ne sera resté que 24 heures sur place.
Problème, la police de l'émirat met la main sur les enregistrements des caméras de surveillance, installées partout à Dubaï, montrant les arrivées et départs des onze tueurs. Mardi, le chef de la police de l'émirat, le général Dhafi Khalfan, révèle même l'identité des membres du commando, tous détenteurs de passeports européens (britannique, irlandais, français et allemand).
Faux passeports
Si Khalfan n'exclut pas «une implication du Mossad ou d'autres parties dans l'assassinat», il s'abstient de toute accusation directe. Mais en Israël, il fait de moins en moins de doutes que le service secret est impliqué, et pire, qu'il a laissé des traces gênantes à Dubaï.
En effet, il s'avère que les passeports étrangers utilisés étaient des faux. Au moins sept Israéliens disposant d'une double nationali