Un nouveau coup d’Etat militaire se joue au Niger. Le Président, Mamadou Tandja, se trouvait hier soir aux mains de soldats putschistes. Il a été arrêté avec des membres de son gouvernement en plein Conseil des ministres, hier après-midi à Niamey. Des hommes de la garde présidentielle auraient pris part à cette tentative de coup d’Etat, selon une source diplomatique française citée par l’AFP. Des tirs ont été entendus autour du palais présidentiel et des témoins ont vu les corps déchiquetés de plusieurs soldats, atteints dans leur char par un tir de missile.
Mamadou Tandja, 72 ans, au pouvoir depuis décembre 1999, pourrait avoir payé cher son intention de s'y maintenir encore trois ans. Une nouvelle Constitution, adoptée en août après un référendum, lui a assuré cette rallonge à la magistrature suprême alors qu'il arrivait l'an dernier à la fin de son second quinquennat. La manœuvre avait été dénoncée par l'opposition comme un «coup d'Etat constitutionnel». Elle a valu au Niger des réprobations internationales, la suspension de l'aide européenne, une médiation ouest-africaine et le désaveu de certains militaires. «On savait qu'une partie de l'armée désapprouvait Tandja, mais on pensait cette partie très minoritaire, affirme le diplomate cité par l'AFP. Il y a une tradition de coup d'Etat dans ce pays, mais on ne pensait pas que ça viendrait si vite.»
Inflexible. Ancien militaire, Mamadou Tandja a participé au premier putsch du Niger