Les putschistes nigériens ont beau se présenter comme les restaurateurs d’un ordre démocratique malmené, leur coup d’Etat, perpétré jeudi, a été condamné vendredi par la France, l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Le putsch, qui a destitué Mamadou Tandja, 71 ans, élu en 1999 et réélu en 2004, aurait fait une dizaine de morts.
L’ancien président et son aide de camp seraient sains et saufs, mais «retenus» dans la garnison de Tondibia, à 20 km de Niamey, la capitale. Arrêté jeudi après-midi à l’intérieur du palais présidentiel, au cours d’un conseil des ministres, Mamadou Tandja n’a pas pu donner de nouvelles à sa famille, les militaires lui ayant confisqué son téléphone. L’armée lui reproche d’avoir modifié la Constitution en août, afin de se maintenir encore trois ans au pouvoir. En principe, Mamadou Tandja aurait dû achever son second mandat le 22 décembre dernier.
Joie. Le nouvel homme fort du Niger, le chef d'escadron Salou Djibo, contrôle 40% de l'arsenal militaire, en tant que commandant de la compagnie d'appui de Niamey. Il a fait lire une déclaration jeudi soir à la télévision nationale, Télé Sahel, annonçant la suspension de la Constitution et la dissolution de toutes les institutions. Un Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), qu'il préside, a été instauré dans la foulée. La nouvelle a été accueillie par des explosions de joie à Niamey. Il y a une semaine, des milliers de man