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Libération

L’Italie mouillée par l’arrosage systématique

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Pots-de-vin . La corruption explose dans la péninsule.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 20 février 2010 à 0h00

Tangentopoli, c'est reparti. Dix-huit ans après les scandales de pots-de-vin qui, à partir de février 1992, avaient mis à jour un système généralisé de corruption et décimé toute une partie de la classe politique italienne, la Cour des comptes transalpine vient de remettre un rapport qui laisse entendre que les mauvaises habitudes sont de retour. En effet, dans la péninsule, le président du Conseil, Silvio Berlusconi, n'est pas le seul en délicatesse avec la justice et la loi.

Sur la base des plaintes déposées durant les onze premiers mois de 2009, les magistrats de la Cour des comptes ont ainsi estimé que «les cas de corruption avaient augmenté de 229% au cours de la dernière année».«La corruption est une pathologie grave» en Italie, a dénoncé le procureur Mario Ristuccia, soulignant que les administrations sont «trop souvent incapables de développer des anticorps internes».

«Tumeur». Auteur du rapport, il a par ailleurs mis en évidence que, dans un système institutionnel italien qui se fédéralise de plus en plus, le nombre de plaintes est fortement lié à la quantité de fonds publics en circulation. La Toscane arrive ainsi en tête des plaintes devant la très riche Lombardie. «Ce qui nous préoccupe en particulier, c'est la petite corruption à diffusion capillaire. C'est comme une tumeur qui frappe un corps sain», ajoute le président de la Cour des comptes, Tullio Lazzaro. En revanche, le ministre de la Fonction publ