«Un jour historique» : au milieu de la foule brandissant les panneaux de bienvenue à l'effigie de Mohamed el-Baradei, l'écrivain Alaa el-Aswany, auteur du best-seller l'Immeuble Yacoubian, ne cache pas sa joie. «Il nous apporte l'espoir du changement.» L'ancien directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), à la retraite depuis quelques mois, a fait vendredi soir un retour triomphal sur sa terre natale, devant des centaines d'Egyptiens en liesse.
Mohamed el-Baradei est attendu comme le messie par l'opposition et une partie de l'opinion publique, qui cherchaient depuis longtemps une figure charismatique pour barrer la voie à Gamal Moubarak, fils du raïs et successeur potentiel. El-Baradei s'est en effet retrouvé paré du costume de présidentiable, après avoir déclaré, en novembre, qu'il n'excluait pas de participer au scrutin de 2011. Avant de poser, dans une cinglante critique de l'état de la démocratie égyptienne, des conditions à sa candidature : la supervision des élections par une commission indépendante, l'observation du scrutin par l'ONU, et le droit pour tous les Egyptiens à se présenter aux élections. Un droit qui est virtuellement refusé a El-Baradei, car un amendement de la Constitution de 2007, qui limite les conditions électives, rend quasiment impossible toute candidature indépendante. Prix Nobel de la paix en 2005, El-Baradei jouit en Egypte d'une popularité énorme depuis qu'il a tenu tête aux pressions américaines s