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Libération

La réserve mohawke chasse ses Blancs

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publié le 25 février 2010 à 0h00

Des Blancs ont-ils le droit de vivre dans une réserve amérindienne ? A Kahnawake, le conseil de bande vient de trancher : c’est non. La décision d’évincer 26 habitants blancs de ce village situé à moins de 30 kilomètres de Montréal divise la communauté et fait couler beaucoup d’encre au Canada. A peine a-t-on quitté l’île de Montréal et traversé l’un des ponts qui relie la métropole québécoise à sa banlieue que l’on arrive à Kahnawake. Ici, les panneaux de signalisation sont en anglais et en mohawk.

Huit mille personnes vivent à Kahnawake, des Mohawks mais aussi des Blancs. C'est au début du mois que 26 d'entre eux - conjoints de Mohawks - ont reçu une lettre les invitant fermement à quitter la réserve - avec leur famille -, faute de quoi leur identité serait rendue publique. Ces lettres, signées par le conseil de bande et éventées par The Eastern Door, un hebdomadaire local, ont plongé dans l'embarras le ministre des Affaires indiennes. «Nous demandons simplement aux gens de respecter notre loi : si tu te maries avec quelqu'un qui n'est pas d'ici, tu dois partir», considère le porte-parole du conseil, Joe Delaronde. Selon lui, ce tri est nécessaire pour protéger la culture d'un territoire réduit au cours des siècles à une peau de chagrin : «12 000 acres [environ 49 km2, ndlr], c'est tout ce que nous avons, et nous allons nous battre pour protéger ça.»«Ce n'est pas le rejet de 26 personnes qui nous rendra ce que nous avons perdu»,