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Libération
2004

Sous le soleil de Kigali, les zones d’ombre franco-rwandaises

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La venue de Sarkozy ne signe pas la fin des litiges juridiques et économiques.
publié le 25 février 2010 à 0h00

Malgré la restauration des relations diplomatiques le 29 novembre et la visite «historique» de Nicolas Sarkozy à Kigali aujourd’hui, de lourdes hypothèques pèsent encore sur les relations franco-rwandaises.



L’enquête sur l’attentat du 6 avril 1994

Le temps des relations diplomatiques et celui de la justice ne vont pas toujours de pair. L’instruction menée par le juge Bruguière, qui avait mis en examen et délivré des mandats d’arrêt contre neuf proches du président Kagame, a beau avoir été reprise par Marc Trévidic et minée par la rétractation spectaculaire de témoins clés, l’exécutif ne peut tout simplement pas annuler une procédure judiciaire en cours. Ce que Kigali ne comprend pas toujours. Surtout, la volonté de clore l’enquête se heurte aux attentes des parties civiles, notamment les familles des trois Français du personnel de bord, qui ont péri dans l’attentat, et de la famille du président rwandais Habyarimana, dont la veuve, Agathe Kanziga, vit en France malgré le rejet de sa demande d’asile.

Les procédures judiciaires visant des génocidaires présumés

Agathe Kanziga, justement, est visée par une instruction pour «incitation au génocide». Jusqu'à très récemment, la France a fait presque systématiquement obstruction au jugement de génocidaires présumés vivant sur son sol. Or, la France est, avec la Belgique, le pays ayant accueilli le plus de réfugiés rwandais. André Guichaoua, spécialiste du Rwanda, est particulièrement sévère sur cet aspect de la politi