La cour suprême ayant décidé de confisquer une partie de ses avoirs gelés dans des banques locales depuis 2007, l’ancien Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra s’est retrouvé vendredi plus pauvre d’un milliard d’euros. Les juges ont estimé qu’il avait illégalement conservé des parts dans le conglomérat de télécommunications Shin Corp alors qu’il dirigeait le gouvernement entre 2001 et 2006. Au cours du verdict, dont la lecture a duré plus de huit heures, les magistrats ont aussi jugé que l’homme d’affaires devenu politicien avait manipulé les décisions de son gouvernement de manière à avantager ses entreprises. La cour a toutefois estimé qu’il fallait restituer au magnat l’argent qu’il avait accumulé avant de devenir Premier ministre.
Thaksin a réagi immédiatement à la décision des juges depuis Dubaï, où il vit en exil depuis 2008 afin d'échapper à une condamnation de deux ans de prison pour des malversations financières dans un autre dossier. Par vidéo, il a déclaré à ses partisans que la cour «a été utilisée pour se débarrasser d'un homme politique» et que le verdict était «très politique». Le jugement peut néanmoins être vu comme un compromis : beaucoup s'attendaient à ce que l'ensemble des avoirs gelés (1,7 milliard d'euros) de Thaksin soit confisqué.
La décision a toutefois peu de chance d’apaiser la crise politique qui déstabilise la Thaïlande depuis le coup d’Etat de 2006, et qui a permis d’évincer Thaksin du pouvoir. Celui-ci n’est en effet p