Quand Nouri al-Maliki a accédé au pouvoir, après les législatives de 2005, nombre de politiciens irakiens le jugeaient trop faible. Aujourd’hui, certains estiment qu’il est trop puissant et pourrait devenir un dictateur. C’est dire si cet homme sans charisme, terne, nommé Premier ministre au terme d’interminables tractations entre partis chiites, a réussi à acquérir une position forte au sommet de l’Etat. D’où l’importance du vote de dimanche : s’il constitue un moment de vérité pour l’avenir de la démocratie en Irak - à quelques mois du retrait des troupes de combat américaines -, il est également un test sur l’avenir politique de ce leader dont la campagne électorale a montré l’isolement croissant. Et, dès lors, la fragilité.
Cette fois, Al-Maliki, 60 ans, a choisi de faire cavalier seul avec son parti, l’Alliance pour l’Etat de droit. Ce faisant, il devra faire face à cinq autres poids lourds chiites. Trois d’entre eux veulent leur revanche : le vice-président Adel Abdel-Mehdi, battu d’une seule voix en 2006 lors d’un vote au sein de la coalition chiite pour désigner le candidat au poste de Premier ministre ; Iyad Allaoui, qui fut le chef du premier gouvernement après l’invasion américaine de 2003 et qui incarne un Irak laïc ; et Ahmed Chalabi, l’éternelle girouette de la politique irakienne, hier pro-américain - il a fait croire que Saddam Hussein détenait des armes de destruction massive - et aujourd’hui pro-iranien. L’éparpillement des voix chiites risque de rendre diff