Le feuilleton peut commencer. Avec un art consommé de l’effet d’annonce, la junte birmane a dévoilé hier la première des cinq lois électorales censées organiser le scrutin législatif qu’elle promet depuis 2008 pour cette année. Sans fixer de date.
Signé du généralissime Than Shwe, ce texte porte sur la création d'une «Commission électorale de l'Union», chargée des premières élections législatives depuis 1990. Et laisse deviner comment les généraux entendent contrôler la «démocratie florissante et disciplinée» en Birmanie.
Le Conseil d'Etat pour la Paix et le Développement (SPDC, nom officiel de la junte) désignera au moins cinq membres. Ils devront avoir plus de 50 ans, «une bonne réputation», être des «personnes ayant de la dignité, de l'intégrité et de l'expérience» et faire preuve de «loyauté envers l'Etat et ses citoyens». Ils ne pourront pas «être membres d'un parti politique».
Guérillas. Sur le papier, cette nouvelle commission dispose de pouvoirs très étendus : elle déterminera, voire redessinera, les circonscriptions, tout comme elle dressera les listes d'électeurs. Dans les faits, elle travaillera avec un fil à la patte noué par la junte. Autre prérogative en trompe-l'œil : elle pourra également «reporter ou annuler le scrutin dans des circonscriptions si des élections libres et justes ne peuvent se tenir suite à une catastrophe naturelle ou à cause des conditions locales de sécurité». Or i