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Libération

Une ex-chef du MI5 accuse les États-Unis d'avoir caché des actes de torture

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Le "cerveau" présumé des attentats du 11-Septembre, Khalid Cheikh Mohammed, sur une photo obtenue le 1er mars 2003 (Photo AFP)
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publié le 10 mars 2010 à 17h06
(mis à jour le 10 mars 2010 à 17h07)

Le MI5, accusé de complicité de torture, contre-attaque. Une ancienne responsable du renseignement intérieur britannique affirme que les États-Unis lui ont dissimulé les mauvais traitements contre les suspects de terrorisme.

Eliza Manningham-Buller a expliqué qu'elle n'avait pas compris tout de suite que Khalid Sheikh Mohammed, le cerveau présumé des attentats du 11 septembre 2001, avait parlé aux interrogateurs américains sous la contrainte de la torture.

Elle a dit avoir découvert seulement après son départ à la retraite en 2007 que le suspect avait subi l'épreuve de la simulation de noyade ("waterboarding").

Les Américains «ont pris grand soin de nous dissimuler ce qui se passait», a-t-elle déclaré mardi soir à la chambre des Lords. «J'ai demandé à mes collaborateurs "Pourquoi parle-t-il?", parce que notre expérience des prisonniers irlandais était qu'ils ne disaient jamais rien».

«Ils m'ont dit: "Eh bien les Américains affirment qu'il (Mohamed) était très fier de ce qu'il a fait" quand ils l'ont interrogé», a-t-elle expliqué. «Ce n'est qu'après avoir pris ma retraite que j'ai lu, qu'en fait il avait subi la simulation de noyade 160 fois».

Accusations de complicité

Elle a indiqué que la Grande-Bretagne avait protesté auprès des Américains à propos du traitement des détenus. Ces propos interviennent alors que le MI5 et le MI6 font face à des accusations de complicité de torture dans