De toutes les civilisations eurasiatiques, l'Inde, bordée par la mer à l'est et à l'ouest, par la chaîne de l'Himalaya au nord, aurait dû être la plus aisée à unifier administrativement. Or, cela n'a nullement été le cas durant la plus grande partie de l'histoire. Le premier empire indien (375 av. J.C.), créé au lendemain du choc provoqué par l'intrusion d'Alexandre le Grand, s'impose dans la plaine indo-gangétique. A partir du XIe siècle, l'Inde est graduellement investie par les musulmans, souvent originaires du Turkestan, mais frottés de culture persane. Le fait que l'empire des Indes, à la veille de la partition, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, comptait un large tiers de musulmans ne s'explique pas par la démographie des conquérants ; les conversions, particulièrement parmi les basses castes, ont été nombreuses.
La Compagnie britannique des Indes s'établit à Calcutta et, au milieu du XVIIIe siècle, Français et Anglais se disputent la prééminence. Les Britanniques l'emportent même s'ils rencontrent une sévère résistance menée par les Mahrattes. Il faut trois guerres pour les réduire. Avec l'annexion du Pendjab (1849), le pays est entièrement contrôlé, soit directement, soit indirectement. Dès le début du XXe siècle, le nationalisme indien est très vivace. En 1947, l'indépendance s'est soldée par une dramatique partition réclamée par Ali Jinnah, fondateur du Pakistan.
Trois conflits - 1948, 1965, 1971 - n’ont pas désamorcé l’antag