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Libération

La mafia infiltre les urnes colombiennes

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Législatives. Un parti présente des proches d’élus en prison.
publié le 13 mars 2010 à 0h00

Ce n’est plus vraiment une liste électorale. Les noms qui figurent sur le bulletin de vote du Parti d’intégration nationale (PIN), pour les législatives colombiennes de dimanche, ressemblent davantage à un album de famille des taulards les plus illustres du pays. Sœurs, épouses, neveux et amis de politiciens accusés ou déjà condamnés pour leurs liens avec la mafia y partent à l’assaut des sièges perdus par leurs proches.

Une centaine des parlementaires sortants - sur les 268 sièges à pourvoir - sont inquiétés par la justice pour leurs liens avec des paramilitaires. Ces milices antiguérilla, enrichies par le trafic de cocaïne, les avaient fait élire par la menace ou la fraude, en échange de contrats publics ou de mesures d’amnistie. Ce scandale de la «parapolitique» a décimé la majorité du président conservateur Alvaro Uribe. Son propre cousin, l’ex-sénateur Mario Uribe, est aujourd’hui en prison.

Aujourd'hui, «au moins 80 candidats au nouveau Parlement ont des liens avec les paramilitaires», a annoncé mercredi Ariel Avila, de la Mission d'observation électorale (MOE), une ONG indépendante. Beaucoup des ex-élus condamnés ont ainsi organisé leur succession depuis leur cellule. C'est le cas de l'Alliance démocratique nationale (ADN), créée en novembre. Les autorités électorales ont fini par interdire ce parti aux revenus exubérants, parrainé de façon trop flagrante par des criminels. Les candidats orphelins se sont aussitôt réfugiés sous l'étendard du PIN, autop