La rumeur a couru tout le week-end, enflammant le Twitter égyptien, assurant que la télévision russe avait annoncé la mort d'Hosni Moubarak. Avant que ne tombe un communiqué certifiant que le raïs se rétablissait «normalement», selon le chirurgien qui l'a opéré à l'hôpital universitaire de Heidelberg. Une semaine après cette hospitalisation en Allemagne, les Egyptiens sont de plus en plus nombreux à s'interroger ouvertement. La plupart n'ont certes pas été étonnés d'apprendre que le président égyptien, âgé de 81 ans, avait transféré ses pouvoirs au Premier ministre, Ahmed Nazif, avant de se faire ôter la vésicule biliaire, comme il l'avait déjà fait lors de son opération du dos, en 2004 à Munich. A l'époque, le geste avait soulevé une certaine émotion dans un pays où la santé présidentielle est un tabou absolu. Ibrahim Eissa, rédacteur en chef du quotidien d'opposition Al-Dostour avait été condamné à deux mois de prison - avant d'être gracié - pour avoir évoqué le sujet trop crûment.
Ce qui inquiète davantage est l'apparent effort de transparence médicale qui a entouré cette fois l'événement. «A la télé, ils ont même parlé de biopsie !» souligne un médecin très réservé sur l'état de santé réel du Président. Les autorités égyptiennes ont en effet précisé qu'outre la vésicule, les chirurgiens avaient procédé à l'ablation d'un polype bénin dans l'intestin. Une information qui a relancé de plus belle les spéculations. Au pouvoir depuis vingt-neuf ans, M