L’opposition géorgienne a découvert samedi 13 mars qu’elle n’était composée que de traîtres à la patrie. Ce soir-là, une des principales chaînes de télévision du pays, Imedi (Espoir) annonce que l’armée russe vient d’envahir la Géorgie, que le président Mikhaïl Saakachvili a été assassiné et que les leaders de l’opposition s’inclinent devant Moscou. Il fallait avoir allumé la télévision avant 20 heures pour savoir que c’était un canular. Un vent de panique s’est emparé de la population encore marquée par la guerre d’août 2008 avec la Russie : les réseaux de téléphonie ont vite saturé et une station-service a même été pillée à Gori… Les critiques abondent, et l’opposition politique a été tirée de son hibernation par ce coup de force d’un genre nouveau.
Ambiguë. La chaîne progouvernementale a présenté ses excuses à chaud, mais défendu le bien-fondé de son projet. La réaction du président Saakachvili a été ambiguë. Après avoir brièvement critiqué Imedi pour ne pas avoir fait défiler de légende signalant qu'il s'agissait d'un faux, il a trouvé ce scénario «proche au maximum de la réalité».«L'ennemi de la Géorgie a fabriqué un très mauvais film pour la Géorgie en août 2008. Nous avons l'arrêté, mais nous savons que le réalisateur continue d'écrire son scénario qui est proche de ce que nous avons vu hier», déclarait-il. Et que ce scénario serait même réaliste, selon lui, quand il s'agit de l'opposante Nino Bourdjanadze, qui vient de rencontrer Vla