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Wilders et l'islam

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Interrogé début mars sur les bons scores électoraux du Parti pour la Liberté (PVV) de Gert Wilders aux Pays-Bas, le politologue Jérôme Jamin a tenu à préciser ses propos. Libération.fr publie le texte qu'il nous a transmis.
par Par Jérôme Jamin
publié le 16 mars 2010 à 16h01
(mis à jour le 16 mars 2010 à 16h04)

La force de Geert Wilders aux Pays-Bas réside dans trois manipulations de l'esprit déguisées en bon sens populaire. La première consiste à argumenter dans un registre progressiste contre le Coran et par extension contre tout ce qui relève de près ou de loin du monde arabo-musulman, la deuxième vise à utiliser les mécanismes traditionnels du racisme sous couvert du droit bien légitime à la critique des religions, la troisième alimente les deux premières grâce au processus de généralisation selon lequel ce qui vaut pour un vaut pour tous ceux qui lui ressemblent.

La figure charismatique du populisme aux Pays-Bas emprunte une rhétorique qui n'est pas nouvelle. Elle consiste à substituer au clivage gauche/droite un clivage système/anti-système. Par ce biais, les enjeux ne sont plus idéologiques et analysés dans l'opposition entre le conservatisme et le progressisme, ou entre le libéralisme et le socialisme, ils sont distribués entre les partisans du système (les «profiteurs», les «paresseux» et les «corrompus») et les opposants au système (les «nouveaux démocrates») dont Wilders prétend faire partie. On ne vote dès lors plus pour des orientations politiques mais contre les «pourris» et pour les réformateurs...

Si on écarte ce qui précède et qui n'est pas très nouveau lorsqu'on prend du recul sur les populismes dans l'histoire, on constate que Geert Wilders ajoute à son discours une critique radicale de l'islam. Et là où il est intellige