Les décisions à l’emporte-pièce du dictateur nord-coréen Kim Jong-il ont parfois des conséquences opposées à ses intentions. Le chaos provoqué par la réévaluation soudaine de la monnaie nationale, le won, le 30 novembre, est de celles-là. Un bouc émissaire a été trouvé, en la personne de Pak Nam-ki, ponte du Parti des travailleurs (le parti communiste) chargé de gérer l’économie de ce pays de 23 millions d’habitants.
Accusé d'être «le fils d'un bourgeois» et d'avoir «conspiré pour infiltrer les rangs des révolutionnaires afin de saboter l'économie nationale», Pak Nam-ki a été arrêté sur sa chaise, lors d'un plénum en janvier, et fusillé la semaine dernière à Pyongyang, a annoncé hier l'agence sud-coréenne Yonhap, en citant des sources bien informées. C'est ce ministre des Finances qui aurait convaincu le dictateur de 69 ans, à peine remis d'une hémorragie cérébrale, de réévaluer la monnaie dans des proportions de 1 à 100.
Apparatchiks. Le 30 novembre à 11 heures du matin, il fut annoncé sur les millions de haut-parleurs officiels dont le pays est constellé, que la «réforme de la monnaie» allait entrer en vigueur dans l'après-midi. Les Nord-Coréens durent échanger dans un climat de panique les billets de 1 000 wons en 10 «nouveaux wons», avec un plafond fixé à 100 000 wons, soit 30 euros au taux du marché noir. Des troubles éclatèrent un peu partout, contraignant les autorités à tripler la somme maximale échangeable. Les prix des bien