«L’ouverture kurde» plusieurs fois promise par le gouvernement islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan est restée lettre morte. Elle était censée élargir les droits collectifs, notamment sur les plans culturel et politique, de cette population de 13,5 millions de personnes. Mais les violences ont repris dans le sud-est anatolien peuplé en majorité de Kurdes, et les fêtes de Newroz, nouvel an kurde et iranien, risquent d’être marquées par de nouveaux affrontements.
Depuis des mois, de plus en plus de jeunes partent rejoindre la guérilla.
«Mon fils a 14 ans. De temps en temps, il participait avec ses camarades de classe aux manifestations dans le centre-ville. Il ne parlait pas beaucoup avec nous. Un soir, il n'est pas rentré à la maison. On était inquiets. Je suis allé voir ses camarades et on m'a informé qu'il était parti avec un groupe d'une trentaine d'autres jeunes», raconte un fonctionnaire de Diyarbakir, la capitale du sud-est de la Turquie. Ce Kurde sympathisant de l'AKP, le parti au pouvoir, s'est alors mis à la recherche de son fils.
Première étape la ville d'Erbil, capitale du Kurdistan irakien, puis de là, «grâce à des amis», un camp d'entraînement dans les montagnes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, en lutte armée contre le pouvoir central depuis 1984 pour les droits des Kurdes). «Il était apparemment bien. Je lui ai dit que j'étais venu pour le ramener à la maison. Il a refusé et a même osé me proposer de joindre le PKK», re