L’histoire a pris son temps. Dimanche soir, tout Washington attendait encore fébrilement le vote «historique» sur la réforme de l’assurance santé que Barack Obama veut littéralement arracher à sa majorité démocrate. Au terme d’une bataille de plus d’un an, riche en rebondissements, les démocrates se disaient confiants d’avoir enfin les 216 voix nécessaires à la Chambre des représentants. La réforme doit permettre d’assurer 32 millions d’Américains sur les 46 millions dépourvus de couverture santé.
Pour convaincre les derniers indécis, Barack Obama en appelait samedi au président Abraham Lincoln (1860-1865), qui disait : «Je ne suis pas obligé de réussir, mais je suis obligé de faire ce qui est juste.» La semaine dernière, le président a personnellement rencontré ou appelé 64 des élus démocrates au Congrès. Samedi, il était encore au Congrès pour rappeler aux démocrates qu'ils défendent une Amérique «où on ne se soucie pas que de soi» : «Je crois en une Amérique où on ne dit pas simplement aux gens qu'ils doivent se débrouiller, où on est fier de notre individualisme et fier de notre liberté, mais où nous avons aussi un sens du bon voisinage et un sens de la communauté.»
Rescousse. L'ex-président Bill Clinton, qui avait lui-même échoué en 1994 à réformer le système de santé américain, a aussi été appelé à la rescousse pour convaincre les derniers récalcitrants. Une dizaine d'élus démocrates obsédés par la question de l'avortement récl