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Analyse

Proche-Orient : éclats d’obtus

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Ni Benyamin Nétanyahou ni Mahmoud Abbas n’ont la volonté et la capacité à imposer la paix à leur peuple.
Obama entre Netanyahu et Abbas, le 22 septembre 2009 à New York (AFP Jim Watson)
par Ilan GREILSAMMER
publié le 25 mars 2010 à 0h00

D’abord et avant tout, être réaliste, ne pas se faire trop d’illusions. Il n’est pas tout à fait impossible qu’aiguillonnés par un président américain souriant mais menaçant Israéliens et Palestiniens finissent par négocier de façon indirecte, ce qu’on qualifie ici de «conversations par personne interposée». Il n’est pas impossible non plus que l’increvable George Mitchell fasse, à nouveau, des dizaines d’allers-retours entre Jérusalem et Ramallah ; entre Benyamin Nétanyahou et Mahmoud Abbas, et que tout cela donne le sentiment agréable que le processus de paix «reprend». Mais soyons sérieux : comment imaginer un seul instant que le gouvernement israélien, dans sa composition actuelle, et l’Autorité palestinienne puissent se mettre un tant soit peu d’accord, même sur le minimum du minimum ?

Barack Obama, fort du succès de sa réforme de l’assurance maladie, essaiera de jouer de la carotte et du bâton, il encouragera, menacera, grondera, on sous-entendra que l’aide militaire à Israël pourrait bien être touchée, Hillary Clinton téléphonera plusieurs fois à Nétanyahou pour le semoncer, le Quartette (ONU, Etats-Unis, Russie et Union européenne) interviendra solennellement pour dire aux uns et aux autres ce qu’il faut faire, et après ? Après : rien. Pourquoi ? Parce que, pour le moment, aucune des deux parties en présence n’a l’envie ni les moyens de progresser sur la voie d’un accord de paix définitif.

Faiblesse. Israël, d'abord. Nous, les Israéliens, avons actuell